Les monnaies byzantines nous transmettent un riche trésor.
Trésor d’esthétique, à l’image des monuments que nous pouvons encore admirer de nos jours, majestueux, riches de mosaïques splendides, où l’or est omniprésent. Trésor aussi car les réformes monétaires ont donné de nombreux types en bronze, en argent, en or, frappés pendant plus de dix siècles, sous le règne de près de cent empereurs. Trésors infinis pour qui étudie la galerie des hauts dignitaires de l’Empire romain d’Orient, leurs vies glorieuses, mais souvent jalonnées de faits hideux, dans cet empire pourtant fondé sur la religion de paix de Constantin le Grand.
Ces monnaies sont de véritables œuvres d’art, avec des personnages hiératiques, à la présence troublante, au regard qui hypnotise encore mille ans après, parce qu’il semble venu de l’au-delà. Comment ne pas être fasciné par les formes scyphates, pour lesquelles les spécialistes ne se sont toujours pas accordés sur leur raison d’être ? On peut en retenir une qui n’est ni la plus courante, ni la plus assurée, celle qui dispose que ces types ont été créés à l’image des coupoles des basiliques, où l’empereur est placé sous la protection du Christ ou de Marie.
Les byzantins ont développé leur monnayage dans la double célébration de la gloire des bazileîs et l’adoration des icônes divines. C’est certainement pour cela que les monnaies byzantines ne sont pas que les gardiennes de leur temps, elles témoignent de quelque chose de plus, elles sont les vestiges d’une parcelle de leur âme.