Encore de nos jours, l’effondrement de l’empire romain d’Orient fait l’objet de thèses qui soulèvent des controverses, comparables à celles qui ont trait au déclin de l’empire romain d’Occident. Cette époque et les siècles qui suivront connaîtront des bouleversements, des migrations, des invasions dirigées pour la plupart, vers l’ouest de l’Europe.
Rome, Constantinople n’ont plus la capacité d’exercer leur imperium et avec l’implantation des conquérants, des royaumes exogènes vont naître et se développer, sur les ruines de l’empire, en s’unissant ou en dominant, voire en remplaçant les peuples autochtones. Du point de vue de la numismatique, cette longue période foisonne de monnaies dont la diversité est assez déconcertante, notamment si l’on garde à l’esprit l’universalité des systèmes grec puis romain disparus, mais pas totalement oubliés. À preuve, des monnaies impériales vont encore circuler. Des types imités de la Grèce, de Rome et de Byzance, sont produits, ainsi que des monnaies propres à de nouveaux dynastes, sur des modèles anciens conservés. La forme s’altère parfois, les légendes peuvent tomber en dégénérescence, ces pièces deviennent illisibles, pâles souvenirs des splendides monnayages hellénique, romain ou byzantin. Dans les nouveaux territoires, des types originaux vont apparaître en nombre, avec la multiplication des ateliers de frappe. Ces monnayages sont établis au titre des rois, d’évêques, de peuples, de lieux, de cités. Ils portent leurs noms gallo-romains et se trouvent réduits à des espèces apparemment simples, avec des personnages stylisés, des symboles religieux, le monogramme de villes ou de seigneurs régnants. Le rayon dans lequel ils ont cours va considérablement diminuer, leur quantité et leur magnificence aussi. C’est pourquoi la détermination des monnaies mérovingiennes, souvent rares, reste à préciser ; beaucoup d’entre elles offrent encore bien des mystères à élucider.